L'ALPHA & L'OMEGA
Sauf à appartenir à une génération « G » (qui vivrait au fond d'une Grotte) ou que vous soyez un fan absolu d'axonométrie, le système XYZ ne doit pas avoir de secret pour vous :
- la génération « X » qui couvre les décennies 60 et 70 - du démarrage des Doors à celui de Queen si vous préférez - est celle du boom de la TV
- la génération « Y » prend le relai jusqu'à l'aube des années 2000, âge d'or de l'informatisation (et de l'émergence d'Internet)
- puis « Z » pour les personnes nées après 1995, les Zorros du smartphone.
On vous épargne la génération « Alpha » d'après 2015, dont on dit qu'elle est biberonnée à la big data et à l'IA, mais ils sont encore trop petits pour confirmer.
TROP DE STÉRÉOTYPES ?
Depuis plusieurs années, un vent de scepticisme souffle de plus en plus fort sur la nomenclature Gen XYZ, et donc sur les décisions et les investissements que la classification a pu susciter : budgets marketing de lancement, plans media, voire principes de management, orientations de l'innovation ...
On a repéré 3 objections qui reviennent fréquemment :
- Digital native : l'être ou ne pas l'être a été érigé comme LE facteur discriminant entre les différentes générations. Mais avec des supports web de plus en plus intuitifs, ce clivage des années 2000 entre experts et novices du web est-il toujours d'actualité ? En Chine, les utilisateurs de WeChat, comme les lecteurs de Tintin, vont de 7 à 77 ans.
- Travail, avantage milleniums ? : un gros pavé (bleu) dans la marre est venu d'IBM, dont 'l'étude réalisée en 2016 (reprise par LinkedIn et Pole Emploi), conclue à l'absence de différences significatives entre les X et les Y, dont les motivations, les attentes et l'utilisation des supports digitaux sont strictement identiques.
- Profil de chaque génération : les crédos propres à chaque génération découleraient des évènements marquants sur leurs décennies (technologiques, économiques, sociaux, culturels, etc). L'hypothèse est donc qu'une classe d'âge réagirait uniformément à ce qu'elle vit, sans que sensibilité et culture personnelles modifient les perceptions de chacun ?
Sans doute un travail de recherche est-il nécessaire pour remettre à jour sinon d'aplomb ce modèle qui semble traverser une crise de la trentaine.
VERS UN NOUVEL ALPHABET ?
À La Permanence, nous accueillons chaque année dans nos
espaces des milliers d'étudiants, micro-entrepreneurs,
freelance, startupper ... de tous âges.
Ce qui nous frappe, c'est que nos membres ne se définissent pas
par rapport à une catégorie ou leur décennie de naissance mais par rapport à leur état d'esprit personnel et le projet qui les anime.
Si on devait les décrire dans leur ensemble, on parlerait d'une génération « & » :
- Professionnellement, ils veulent aller vite, mais aussi que leur projet soit fouillé.
- Ils peuvent être dans la spontanéité, mais sans que cela n'obère leur vision à moyen terme.
- Ils apprécient la nouvelle économie et les nouvelles technologies, mais peuvent s'autoriser de regarder dans le rétroviseur.
- Ils sont prêts à investir, mais s'assureront de la qualité ou les résultats seront bien là.
Ainsi cette génération ne se contente plus de se conformer à des modèles ou des schémas établis, elle définit individuellement ses propres normes et ses lignes d'équilibres. Sans doute la meilleure façon de croire en soi et d'aborder l'avenir.